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Citations-réflexions
27 mars 2016

Daesh n'est qu'un prétexte

 

Les attentats de Bruxelles, il se dit que c'est Daesh qui en est la cause. Daesh, son objectif serait partagé par les terroristes qui ont fait exploser leurs bombes à Zaventem et dans le métro... "Peuple belge, quand tu arrêteras d'attaquer nos troupes en Syrie, nous arrêterons de t'attaquer sur ton sol."

Et pourtant.

Daesh, organisation formée de fous prônant la violence, l'usant pour imposer ses idées, me semble tout sauf stupide. On a lavé le cerveau de ses membres, mais il y a, parmi eux, des gens qui croient en cette idéologie, au plus profond d'eux-mêmes. Des gens qui savent ce qu'ils font, qui prennent des décisions. Ces personnes-là, les plus haut placées, elles ne peuvent décemment pas croire que des attentats ici vont les aider là-bas ! Il est plus facile, moins couteux, de se battre sur un seul front et d'avancer petit à petit. Ils ne peuvent pas, malgré leur folie, penser que leurs menaces arrêteront l'action de nos forces militaires en Syrie.

C'est pourquoi je suis convaincue que les attentats sur notre sol ne sont pas réellement "pour Daesh".

Ils sont le fait de partisans de l''état islamique", oui. Des pauvres types manipulés qui, mal dans leur société, prennent le combat pour Daesh comme un prétexte pour se venger contre la Belgique, ce pays qui n'a pas su, selon eux, leur donner une place.

À qui la faute ?

Bien sûr, on peut blâmer les terroristes de Daesh et les recruteurs, ceux qui créent des cellules terroristes ici.

Mais au fond, l'important, c'est comment ces jeunes en sont arrivés là... Comment en sont-ils venus à détester tellement leur pays qu'ils se sont laissés entrainer dans une idéologie folle, qui ne devrait rien avoir à voir avec eux...?

Je suis convaincue qu'on ne devient pas terroriste du jour au lendemain. Les recruteurs n'ont plus qu'une toute petite part du travail à effectuer. Une personne suffisamment bien dans sa vie, dans sa peau, avec des valeurs fondamentales claires, positives, et bien ancrées, ne se laisse pas embobiner ainsi. S'il y a dérapage, c'est parce que toute l'éducation du jeune fait défaut.

Oui, les familles ont leur part de responsabilité. Les enseignants aussi. La société enfin, vous, moi, tout le monde, et les politiciens évidemment.

Daesh ? Un prétexte. Ces jeunes, ils veulent frapper ici. Parce qu'ils n'aiment pas notre monde. Et s'ils ne l'aiment pas, c'est parce qu'il y a des choses qui foirent totalement. Et si ça foire, c'est parce qu'on est responsables, tous autant que nous sommes.

Bruxelles, une société multiculturelle ? Oui, tout à fait... Multiculturelle, ça veut dire que plusieurs cultures y cohabitent.
Bruxelles, une société pluriculturelle ? Non, on en est loin... Pluriculturelle, ça veut dire une culture qui s'inspire de plusieurs cultures.
C'est vers la pluriculturalité qu'on doit aller... Actuellement, plusieurs cultures existent dans notre pays, mais elles restent chacune dans son coin, elles s'évitent, ne se mélangent pas beaucoup, et chacune garde un oeil méfiant sur les autres. Pour que notre société fonctionne, qui faudrait qu'elle soit pluriculturelle, qu'on partage une même culture inspirée de toutes celles présentes chez nous.

Et c'est là que le bât blesse... Derrière nos beaux idéaux, il n'y a que du vent. On met en place plein de choses pour favoriser la multiculturalité, mais rien pour forcer une pluriculturalité. On peut se dire ouvert d'esprit, accepter l'autre tel qu'il est, vouloir d'un monde en paix où Samuel fera son Shabbat, Ismaël ira à la mosquée, Pierre à l'église, et où ça se fera dans le respect et sans jugement. Mais ça ne suffit pas... Il reste un clivage qui ne pardonne pas, qui pousse des gamins à se radicaliser, que ce soit dans ce qu'ils croient être l'islam, dans une autre religion, dans l'extrémisme nationaliste, toutes ces radicalisations sont dues au fait qu'on ne sait pas comment créer la pluriculturalité, qu'on se contente d'accepter vaguement l'autre, sans pour autant le connaitre vraiment, et en le regardant toujours de travers parce qu'il est différent... Les ghettos sont le signe même que la pluriculturalité n'existe pas chez nous. On ne se mêle pas, on reste cloitré entre gens "de même culture", et on amplifie les traditions pour se sentir appartenir à un groupe. Mais on ne se sent pas appartenir à une société, à un pays. Juste à un petit groupe de gens... Alors, certains jeunes chez qui cette identification à un groupe extrême marche trop bien sont radicalisés. Les extrêmismes, quels qu'ils soient, sont une plaie. Et viennent de la méconnaissance des cultures des autres autant que de leur refus.

Moi qui suis institutrice, je me demande : mais comment, comment donc pourrais-je, moi, éduquer mes élèves à la pluriculturalité ?!

Comment y arriver, moi qui n'y ai pas été moi-même réellement confrontée, qui n'y connais rien ?

Je suis preneuse d'idées... Il faut faire changer les choses, et elles peuvent démarrer au sein des écoles...

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