Retour à l'école malgré la peur...
À la question que se posent tant de parents :
"Faut-il remettre les enfants à l'école ce mercredi 25/11 ?"
...
Personne ne sait de quoi demain sera fait, où et quand frapperont les terroristes...
Et s'ils me fichent aussi la trouille, je me rends compte que je ne peux et veux pas rester terrée chez moi, même si je vais me montrer plus prudente en évitant certains lieux et moments.
Personne ne sait si les enfants auront vraiment la trouille ou si, au contraire, ils seront ultra rassurés par la présence policière et contents de retourner à l'école. Personne ne peut présager de leur réaction, même si on peut supposer qu'elle sera influencée par l'attitude des parents... et personne ne peut juger ceux-ci s'ils ont peur !
Mais il faut, selon moi, laisser aux enfants l'occasion de reprendre une existence la plus normale possible, avant qu'eux aussi, ils aient une angoisse terrible en eux. Pour l'instant, leur existence n'a pas encore été "trop chamboulée". Je crois que les garder chez soi, au niveau de la gestion de leurs peurs, c'est pire que de les ramener à l'école.
Pour ce qui est de la sécurité, à chacun de choisir le risque qu'il décide de prendre...
À mon sens, école, immeuble privé, grand magasin, évènement, métro ou parc public, finalement, il y a bien peu de différences dans les yeux d'un terroriste.
Si un attentat est envisagé, peu importe la cible, elle touchera des innocents qui auront été là "par malchance" et ce sera dégueulasse. Et qu'on mette un policier à l'entrée de l'école, un militaire devant un parc ou une sonnette avec vidéo pour ouvrir un immeuble, finalement, je ne suis pas du tout convaincue que ça empêche des salauds de commettre leurs actes.
La menace est là et on n'est à l'abri nulle part. Alors l'école ou ailleurs... Cette décision-là, c'est la seule chose à laquelle doivent réfléchir les parents : vont-ils prendre un risque en mettant leurs enfants à l'école ou prendre un risque en restant chez eux ou le prendre en prenant l'air dans la rue, ...
C'est à ça que les parents doivent réfléchir. Au risque qu'ils sont prêts à prendre, pour le bien tant physique que mental de leurs enfants.
Et personne ne pourra les blâmer, quel que soit leur choix.
Moi, instit, je vais bosser.
Et je veux que les enfants qui me sont confiés puissent partager leurs émotions, s'exprimer entre eux, laisser sortir ce qui les stresse ou dire qu'ils n'ont pas peur si c'est ce qu'ils ressentent. Qu'ils parlent ! Qu'ensemble, on surmonte le climat de terreur installé. Qu'ensuite on poursuive notre vie, qu'on prépare l'avenir en apprenant, parce qu'il y a un avenir et qu'ils en sont les futurs acteurs.
Aux parents, je ne peux pas garantir la sécurité de leur progéniture, malgré toutes les mesures prises (et ces mesures sont réelles). Mais ce que je peux garantir, c'est que je les aiderai à se sentir bien et à créer, dans ma classe, dans mon école, un climat où la peur ne prendra pas le dessus.
C'est tout ce que j'avais à dire.